Chapitre 3 -

       PDV – Catlyn.

Bip. Bip. Bip. Bip.

J'ouvris lentement les yeux. Les ¨bips¨ réguliers résonnaient dans mes oreilles, et c'était les seuls sons que j'entendais. Mon regard se fixa sur un plafond blanc. Je bougeai ma tête sur le côté, et mes yeux s'agrandirent de surprise quand je vis que j'étais dans un lit, blanc également : une chambre d’hôpital. Que faisais-je donc dans une chambre d’hôpital ? 

Je me redressais rapidement en position assise, perdue. Je posais mes yeux sur la porte fermée, quand un vertige me pris soudainement. Les souvenirs me revinrent d'un coup, dans un mal de tête horrible. Je sentis monter une bouffée de pa***, et descendis du lit dans lequel je me trouvais. Je cherchais mes habits des yeux, et mes affaires, mais la pièce était presque vide. J'allais alors jusqu'à la porte et l'ouvris, pour me retrouver nez à nez avec une infirmière. D'abord surprise, celle-ci me sourit.

« - Oh ! Vous êtes réveillée. Attendez ici s'il vous plaît, je vais chercher votre amie. »

Le cœur encore battant et un air un peu perdu au visage, je ne répondis pas. Après que la femme soit partie, j'allai m'asseoir sur le lit et secouai la tête. Une question tournait en boucle dans ma tête. Que diable s'était-il passé ? 

« - Cat ! Bon sang, tu m'as fais une de ces peurs ! », me lança Nina qui venait d'entrer, avant de se jeter dans mes bras. 

Elle s'assit ensuite à coté de moi, avec un petit sourire que je devinais triste. Je la regardai, encore plus perdue. 

« - Nina, que s'est-il passé ? Je me souviens de... de... Et ensuite, plus rien..., demandais-je en me mordant la lèvre, ne sachant pas s'il valait mieux lui dire ce dont je me rappelais ou pas. 

- Oh ma petite chérie, je sais que tu traverses une période très dure en ce moment. Il faut juste te dire que... Que ça ira mieux plus tard. Je sais que tu veux essayer d'oublier, et crois moi je comprends, mais ce n'est pas la bonne chose à faire. Elle se met debout devant moi tout en parlant, l'air plongé dans son petit discours. Je la regardai, indécise.

- Oui, j'aimerai biens oublier, mais, Nin-...

- Mais c'est impossible ! Cat, s'il te plaît, promet moi que tu ne recommenceras plus. Oh, j'aurais dû t'empêcher d'aller à cette fête... », soupira-t-elle.

Je ne comprenais pas. De quoi parlait-elle ? Du fait que j'avais tué quelqu'un . Pourquoi le prenait-elle tellement à la légère ? Et pourquoi la police ne m'avait pas encore arrêté ? Je haussai malgré moi la voix pour demander : 

« - Mais de quoi tu parles ?

- Arrêtes. Tu sais très bien de quoi je parle. Tu as pris de la drogue Catlyn..., dit-elle d'un petit air désolé.

- Quoi ? Je... Non ! Non, bien sûr que non !

- Ha oui ? Alors peux-tu me dire pourquoi on t'a retrouvée ndormie, nue, au bord de la forêt ce matin ? Oh, mais j'imagine que tu ne t'en souviens pas. Et dire que tu avais l'air si... Normale, en partant ! »

Elle poussa un autre soupire. J'encaissai ses paroles avec une expression choquée. Et l'homme ? On avait dû le retrouver à coté de ma voiture, avec mes empreintes digitales sur l'arme ! Et puis, comment expliquer le fait que j'ai oublié tout ce qui s'était passé après ce moment ? Pour ensuite me retrouvée nue et endormie... Je ne comprenais pas. J'essayais de la faire parler :

« - Et ma voiture ? Tu as retrouvé ma voiture ? 

- Catlyn !, elle était presque en train de crier. Tu as entendu ce que je te dis . Et toi, tout ce que tu penses, c'est ta voiture ? Tu.Es. Incroyable., martela-t-elle. Je n'en reviens pas ! Et oui, j'ai effectivement retrouvé ta voiture au milieu de la forêt, et je l'ai ramenée à la maison. Tu prends tout cela à la légère, alors... Tu me déçois. » 

Elle me lança un regard que je ne put interpréter. Je fermai les yeux en essayant d'analyser la situation. Le corps avait donc disparu...

Visiblement en colère, j'entendis que mon amie donnait un coup de poing sur la table. 

« - Merde ! Aie... », grimaça-t-elle.

Les yeux toujours clos, une délicieuse odeur me parvint directement. Je me crispai. Du sang. Elle s'était ouvert la main je ne sais comment. Je me forçai à respirer, lentement, mais l'envie était trop forte. Je lançai fort :

« - Va-t-en ! Pars d'ici immédiatement, Nina. »

Mes yeux étaient déjà rouges, je le sentais : il ne fallait surtout pas qu'elle voit ça. Comme elle ne partait pas -et me regardait sûrement avec un air choqué- je continuai : 

« - OH, JE T'EN PRIE, PARS, NINA ! »

Ça marchait. Elle partit rapidement, en claquant la porte. Relaxe, Cat, relaxe... J'ouvris d'un coup les yeux, qui se posèrent sur la porte fermée. Inspire, expire, inspire, expire...

Une heure plus tard... 

Enfin ! Enfin, je pouvais sortir de cet hôpital. Il fallait que je parle à Nina. Elle allait sûrement me prendre pour une folle, mais j'allais effectivement le devenir si je gardais tout cela pour moi encore longtemps. Je poussai la porte pour sortir et fis un pas dehors. Je reculais aussi vite à l'intérieur. Ma peau en contact avec la lumière du soleil avait, littéralement, brûlé. Et ça faisait un mal de chien. Ébahie, mon regard faisait des allers-retours entre mon bras et dehors. Qu'est-ce qu'il c'était passé, au juste ? 

Je décidai de réessayer, et fis un pas en avant J'étouffais un petit cri quand la douleur me saisit. Ne sachant que faire, je me retournai pour vérifier que personne ne m'avait vu. Il y avait pas mal de monde assis, patientant. D'un pas hésitant, je traversai le hall pour me diriger vers l'issue de secours. Je passais par la porte, et me retrouvai dans une autre pièce. Il y avait là une grande porte ouverte, qui donnait sur l’extérieur. Je réessayais de sortir, sans succès. 

« - Que m'arrive-t-il... », murmurais-je en m'adossant à un mur. 

Contre toute attente, une voix me répondit. 

« - Hey, toi. Tu as l'air d'avoir des difficultés à sortir, je me trompe ? » 

Je me retournai pour voir un jeune homme, un sourire narquois collé au visage. Il me regardait. 

« - N-non... Je... heu... Qui êtes-vous ? »

Il sembla amusé par ma réaction, et se mit à rire. 

« - Je m'appelle Stephan. Il est dix-neuf heures, il va bientôt faire nuit. Tu pourras sortir. 

- Il est déjà dix-neuf heures ?!, répondis-je surprise. Puis ses paroles me percutèrent. Comment ça, je pourrais sortir ? Je...

- C'est le soleil qui te brûle. Quel est ton nom ?

- Catlyn. Vous savez pourquoi je... Je ne peux pas sortir ?, dis-je, suspicieuse. 

- Assieds-toi. Ma chère Catlyn, j'ai l'honneur de t'annoncer que... tu es devenue... un vampire. »

Je m'assis à ses côtés, sur les marches d'un escalier, en le fixant. Comment pouvait-il savoir cela ? Qui était-il ? Voyant qu'il attendait une réaction, je hochai lentement la tête et déclara d'une petite voix :

«  - Je sais. Enfin, je m'en doutais. Il sembla surpris. 

- Eh bien. Depuis combien de temps ?

- Cela fait 1 mois. Mais comment... Comment..., il balaya ma question d'un geste de la main. 

- J'en suis un aussi. Mais dis-moi... Un mois, c'est long. Comment t'es-tu nourri tout ce temps ? Sur des humains ? » 

Je le figeai à sa question et le regardai. Il avait l'air sérieux. Je me levai rapidement et me dirigeai vers l’extérieur. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais il était hors de question que je reste ici, à parler de … ça. C'était trop pour moi. 

Je fis encore une fois un pas dehors, mais ma peau brûla encore une fois. Je fronçai les sourcils de rage. D'un coup, Stephan sembla apparaître devant moi. Il ne brûlait pas au soleil. Avant que je n'ai pu ouvrir ma bouche, il lança. 

« - On va faire un deal. Je t'explique tout ce que tu veux savoir, absolument tout. Mais toi, tu viens passer une semaine chez moi, dans ma ville, pour que je t'aide à t'adapter. D'après ce que j'ai pu voir, tu ne sais même pas te contrôler... »

Comment ça, une semaine chez lui ? Je soupirai et considérai mes options. Il avait clairement l'air d'en savoir plus que moi. Et puis Nina me détestait sûrement, je voulais lui laisser un peu d'air...

Les conditions du deal ne m'obligeaient pas à répondre à ses questions, ni à sociabiliser. 

Après avoir réfléchi, je levai mes yeux émeraude et les plantai dans les siens. J’annonçai d'une voix calme : 

« - C'est d'accord. J'accepte. 

- Super ! Plus qu'à attendre que le soleil se couche, dans ce cas. Que veux-tu savoir ? », répondit-il, un sourire aux lèvres. 

J’espérais vraiment ne pas avoir passé un pacte avec le diable. 

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Quelques heures plus tard...

Je lançai un regard par la fenêtre : il faisait complètement nuit maintenant. Nina n'était pas rentrée à l'appartement, et je dois avouer que ça m'inquiétait un peu. Mais sûrement était-elle avec son nouveau petit ami... 

Je poussai un sourire et entrepris de descendre ma valise jusqu'au rez-de-chaussée. Mon regard rencontra le visage amusé de Stephen. 

« - Ça fait un mois que tu es un vampire, un mois, et tu ne t'ai jamais servi de ta ¨super vitesse¨ ? Wow... »

Il émit un petit rire, mais se stoppa bien vite en voyant mon regard noir posé sur lui. Je secouai la tête d'un air agacé, puis le suivi jusqu'à sa voiture. Je le laissai placer ma valise dans le coffre et montais à l'avant. Il me rejoint après un instant, et démarra la voiture en direction de sa maison : Mystic Falls. 

« - Tu ne m'as toujours pas dit, au fait... Comment t'es-tu nourrie tout ce temps ? Tu peux me dire la vérité, je ne jugerais pas. »

Je l'observai quand il me parla. Le petit pli sur son front m'indiquait qu'au contraire, cette question semblait importante pour lui. Je décidai de lui répondre. 

« - Animaux. Je n'ai bu qu'une seule fois du sang d'humain.

- Ha, tant mieux ! C'est bien. Puis il ajouta : quand ?

- Quand est-ce que j'ai bu du sang humain ? Après ma, ¨trans ation¨... Mais la fille était déjà morte. 

- Hem. Catlyn, tu ne m'as pas dit comment tu avais été trans é. 

Sa phrase sonnait comme une question. 

- Peut-être parce que je n'en ai pas l'intention. Je ne répondrai pas à tes questions me concernant, Stephen, je t'ai prévenu. »

Il leva les yeux au ciel mais ne dit rien. Nous roulâmes quelques heures, avant que le vampire ne m'adresse encore la parole. Il me sourit, puis lança :

« - As-tu d'autres questions à propos des vampires ? »

Je réfléchis. Lui et moi avions parlé toute la soirée, et j'avais dû lui poser une bonne centaine de question. Il avait répondu à toutes, même les plus stupides. 

« - Pas pour le moment. Mais... est qu'il y a beaucoup de personnes comme... nous, à Mystic Falls ? 

- Haha, de vampires ? Oui, il y en a pas mal. »

Son sourire s'agrandit. Eh bien, la journée de demain promettait d'être riche en surprises...

Deux heures plus tard...

« - Nous sommes arrivés ! », lança joyeusement Stephen. 

Je sursautai, émergeant de mon demi-sommeil. À l'entente de ses paroles, je me redressais. Il arrêta la voiture et sortit. Je l'imitai, en jetant un coup d’œil sur la lune qui commençait peu à peu à disparaître. Le trajet avait duré longtemps, et pourtant il faisait encore nuit... Je me tournai vers la maison. Wow. Maison ? Je devrais plutôt dire, manoir ! C'était immense. Je ne put m’empêcher de m'exclamer :

« - Tu habites ici ? 

- Eh oui. Bienvenue dans le manoir Salvatore, Catlyn. » 

Je le suivis et passai la porte d'entrée. Il faisait sombre, mais je distinguai une décoration surprenante. Depuis combien de temps était-il un vampire ? Longtemps, j'imagine... 

Il m'indiqua une des multiples chambres avec un sourire, et me tendit ma valise. 

« - J'imagine que tu veux dormir un peu. À demain ! », dit-il en partant sans que je ne puisse lui répondre. 

J'entrai dans la chambre, et déballai grossièrement mes affaires. Je fis un passage dans la salle de bain, puis me couchai finalement. 

J'étais trop fatiguée pour penser à ce qui m'attendais le lendemain.