Amis professeurs, allez actualiser votre carte vitale, on passe sur Ameli. Joyeux Hunger Games. 

Petites histoires du jour

Mercredi 12 novembre

De 08h30 à 10h20

Ce matin, j’avais avec moi deux stagiaires MEEF. Ce sont des étudiantes en M1 qui, durant la première phase de leur stage, doivent observer des classes. Elles m’ont dit que ma classe était superbe et que les élèves étaient très calmes.

J’ai répondu : oui, mais Mesdames, cela dépend des fournées. Si c’était si simple… Suis-je là pour briser des rêves ? Absolument.

De 10h35 à 11h30

Je devais assurer, avec un demi-groupe de mes terminales, une séance sur le harcèlement et le cyberharcèlement (c'est la semaine de lutte contre le harcèlement scolaire). 

Aborder le revenge porn avec des adolescents de 17-18 ans, personnellement, je ne conseille pas.

(En vrai, ils sont bien plus matures que certains collègues avec qui tu parles de ***ualité.)

Le reste de la journée fut plutôt calme.

Je me suis énervé car plusieurs de mes élèves sont arrivés très en retard : ils préfèrent zoomer que d’arriver à l’heure. Tu joues, tu assumes.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est ce moment :

J’allais en salle des professeurs quand j’ai vu une gamine allongée par terre. Je n’ai pas pu laisser ça passer. Je m’arrête et je lui dis : « Jeune fille, on peut s’asseoir, pas s’allonger. »

La gamine s’est assise, pas de souci.

En partant, j’ai entendu (c’était très discret, mais j’entends très bien) un « mais il est prof, lui ? »

Je m’interroge : comment peuvent-ils penser que je suis un élève, même un élève de BTS ?

Ce lycée est plein de professeurs jeunes, en plus. Vraiment, les adolescents sont parfois un mystère. 

Oui, tout ça c'est UNE seule journée. 

Est-ce que demain des parents de la classe dont je suis professeur principal vont penser que je suis un élève ? 

Après tout ça, je mérite d'être ivre mort en boite vendredi soir. 

Petites histoires du jour

Jeudi 13 novembre 

BINGO !

 
La mère d’une de mes élèves m’a dit à la fin de notre entretien :
« Mais vous êtes jeune ! »

Je lui ai répondu :
« Je fais ce métier depuis plusieurs années, et j’ai 27 ans. »

Elle m’a alors lancé :
« Mais vous ne faites pas 27 ans ! »

Alors je me demande : je l’ai mise en confiance à ce point-là ?

Une autre saveur de la journée : entendre mes collègues, à deux doigts de la retraite, critiquer les stagiaires MEEF… juste sur leur faciès. Ambiance de dingue.

Les professeurs sont PIRES que les élèves. 

Et j’ai développé une nouvelle compétence : ne pas rire quand mes élèves passent en anglais.
La co-animation en ETLV, c’est exquis  : vraiment.
C’était à mourir de rire.
Mais ne pas rire quand tu es professeur, je vous promets… c’est une vraie compétence.

Je réitère : je mérite mon vendredi soir.