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J'ai finalement décidé de reprendre mes activités. J'espère vous surprendre avec un nouveau texte : La princesse des brigands. En revanche, j'ai mis directement presque 6 pages de traitement de texte open office, donc la lecture risque d'être un peu longue, mais n'hésitez pas à le lire en plusieurs fois. Enfin, juste avant, deux petits poèmes sans rimes ni alexandrins ! :)

La chasseresse

Je la regarde passer,
Beauté parmi les passants.
Ils sont nombreux,
Mais ne la cache guère.

Ses cheveux blonds brillent,
Ses yeux m'effleurent,
A peine d'une caresse, indifférents.
Elle n'aime point, la belle.

Elle la juré, a renié les hommes.
C'est Artémis, la chasseresse.
Je ne peut l'aimer sans espoir;
Or, ce dernier n'est plus permis.

Mon cœur s'obscurcit,
Mes pensés sont toutes à elle.
Alors, je bois et je me mens.
Je ne l'aime guère ... N'est-ce pas ?

 

Blasphème

Âme sœur ?
Blasphème ! 
Vous me comptez là l'impossible,
Ma chère.
Vous osez y croire ?
Mais ouvrez donc les yeux,
Ma douce !
Que je vous compte des sonnets ?
Cyrano est mieux placé.
Et pourtant, vous aimez les beaux.
Ah, vous me direz injuste !
Mais non, ma belle.
Je peux dire mon nez aquilin,
Ne m'en voulez pas.
Vous, femmes, êtes toutes les mêmes.
Non, ne vous fâchez point !
Moi, vous dire quelconque ?
Blasphème !
Vous ne comprenez pas. 
Moi, vous dire ignorante ?
Non, jamais, mon ange ! 
Si c'est cela que vous voulez,
Même si c'est un mensonge,
Ô oui, blasphème !
Mais je le dis,
Vous l'avez voulu :
Vous êtes parfaite.


 

Une alarme résonne non loin, annonçant l'arrivée imminente de brigands en l'enceinte du château. En effet, ce n'est pas là la première attaque. On pense pour l'instant que les raisons de cette prise du bâtiment on un rapport avec la montée sur le trône du fils de notre ex roi. Je me présente : Caitlin, princesse et future reine, et par conséquent femme de James Thorn, le nouveau roi. Je sors du boudoir où je lisais pour rejoindre l'abri prévu à cette occasion. Mais ma course s'éternise, et je ne peut constater aucun changement dans la décoration : ce couloir est très long, et l'accès au refuge se trouve dans toutes les chambres, par ailleurs éloignées. Mon cœur bat de plus en plus vite. Ma respiration se fait haletante, et ces talons aiguilles que je méprise ne m'aide guère. Le bruit des sirènes ne s'arrête toujours pas, irritant mes tympans en feu. La dur réalité me frappe : je n'y arriverai pas à temps. Les brigands sont déjà dans l'escalier central et la garde royal a toutes les peines du monde a les retenir. Au moment où j’atteins la porte de ma chambre, je me précipite et trébuche. Je ne peut empêcher un gémissement s'échapper de mes lèvres tant j'ai mal à la cheville. J'essaye de ne pas regarder cette dernière. Je sens le souffle d'un des mécréants dans mon dos et mon pouls s'accélère. Dans un effort surhumain je me relève, mais à peine ai-je atteint le seuil que des mains froides m'aggripe durement, provoquant en mon esprit troublé une peur pa***. Je me débat furieusement, mais le gaillard ne relâche pas sa prise. Je donne des coups en tout sens, mais au final, je ne fais que m'éreinter. J'entends quelqu'un crier mon nom, mais ne sais détecter la personne, tant je suis étourdie. Je comprends vaguement qu'une masse noire s'abat sur mon crâne, lutte contre l'obscurité qui m'étreint et finis par m'y abandonner. Je soulève difficilement mes paupières, encore lourdes. «  Eh zut... Aujourd'hui, les essayages pour la robe. Courage. », je pense. J'ouvre les yeux mais ne reconnaît pas l'endroit où je suis. La chambre se compose d'une tapisserie violette clair, et d'un joli parquet en bois. Je suis allongée sur un lit à baldaquin très confortable, d'un blanc immaculé. Je pa*** : je ne reconnais pas cet endroit ! Et puis tout me revient, petit à petit, et l'horreur de ma situation me submerge . Je me lève difficilement, vacille sur mes jambes flageolantes et tombe.

-Aïe !

Ma cheville … Je suis incapable de décrire cette douleur, tant elle est grande. Tandis que je me tortille en tous sens pour essayer de me lever – vainement, d'ailleurs – la porte s'ouvre sur un homme. J'abandonne et observe le nouvel arrivant. Petit et trapu, on pourrait le croire sortit d'une foire. Des longs cheveux blonds, lui arrivant aux omoplates. Et puis un visage en lame de couteau, accentuant la peur qui me vrille le ventre. La peur de l'inconnu ? Celle d'un enlèvement ? Je ne saurai le dire, hélas. Puis je baisse les yeux vers ma tenue dans un acquis de conscience et découvre ma robe en lambeaux, dont la jupe a été largement coupée, sans une once de délicatesse. Remarquez, cette robe m'a toujours paru un peu longue … Il faudra que je remercie la personne qui m'a débarrassée de ce lourd fardeau. Le bonhomme s'approche de moi, et instinctivement, je recule en rampant tel un ver.

-Laissez-moi vous aider, princesse, propose-t-il tout en s'inclinant bien bas.

-M'aider ? Je croyais avoir affaire là à un kidnapping, et pas très délicat, qui plus est. Pourriez-vous m'en expliquer la raison ?

Ma voix est assurée, alors qu'en moi une tempête déferle.

-Vous en saurez plus bien assez tôt. En attendant, laissez-moi faire mon job, qui est ici de vous soigner.

Je lui tend ma main, et, avec une force surprenante, il me soulève de terre pour me poser sur le large lit. Il examine ma cheville puis la bande.

-Qu'est-ce que j'ai ?

-Une légère entorse, rien de plus.

Je marmonne qu'une entorse ne peut pas faire aussi mal, mais quand il me jette un regard glacial, je me tais docilement. Puis il s'éloigne, voulant quitter la pièce.

-Attendez ! Qu'allez-vous faire de moi ?

-Notre roi vous l'expliquera mieux que quiconque, mais il va falloir attendre son retour.

Et, sans plus de cérémonie, il quitte la chambre, me laissant à mes pensées. Je songe d'abord a frapper à la porte, mais vu ma cheville, abandonne. Rage et tristesse se débattent en moi, mais la première l'emporte haut la main. A quoi bon ressasser ? Mon père est mort, et ma mère n'a pensé qu'à me donner à un fils de roi. Pas grand chose à dire d'une telle famille. Et puis ce James que je méprise … Il ne pense qu'à lui et aime voir le peuple à ses pieds gras. Ce n'est pas que j'ai un problème avec les biens portants, mais quand certains se tordent de faim, il ne pense qu'à manger. Cet homme me dégoûte. Alors, il ne sert à rien de pleurer cette vie. Après toutes ces belles pensées, je m'endors le cœur serein, attendant le lendemain. Mais une semaine défile sans que rien ne se passe. Chaque jour on me laisse l'accès à une salle de bains assez luxueuse, bien moins que celle du palais, bien entendu, mais très confortable. Je mange à ma faim, et la qualité des soins étant très élevée, ma cheville guérit vite. Par contre, rien de cela n'enlève l'ennuie, et je passe mes journées à ressasser, à chanter des berceuses et à coiffer mes longs cheveux roux. Ces journées sont ponctuées par quelques commentaires de mon infirmier. Il m'apprend que le voyage de leur roi a été rallongé et qu'il sera là demain avec un peu de chance. L'espoir renaît en moi, je veux me rendre utile, même si toute cette histoire n'est pas forcément légale. Le soir, je suis incapable de dormir. Je m'in*** une vie de femme pirate, intrépide et libre. Bercée par cette douce illusion, je sombre enfin dans le sommeil. Le lendemain, je suis réveillée par l'agitation ambiante qui règne. On m'in e que, en effet, le fameux roi est revenu, ainsi que son fils. A la va vite, je me prépare. Je découvre sur mon lit des vêtements, des pantalons d'homme et un t-shirt ample violet – encore ?! - qui me sied plutôt bien. Je n'ai plus mal à la cheville et marche sans boiter. La classe hein ? Après avoir pris un petit déjeuner vite expédié, et m'être brossée les dents, mon infirmer m'in e que leur prince m'attend. Sur le pas de la porte, je m'arrête. La décoration est au niveau du palais, et même mieux à mon goût car moins snob. Au sol, il y a encore un charmant parquet marron caramel et les murs sont comme dans la chambre. Des canapés à l'air confortable nous invites à s'y enfoncer et à y rester. Tout ces meubles sont violets : il faudra sérieusement qu'on m'explique pourquoi. J’émets des hypothèses : peut-être est-ce la couleur préférée du roi ?

-Allé, on se dépêche !

Le bonhomme me sort de ma réflexion et m'agrippe le bras pour m'aider à marcher : je ne suis pas encore très stable sur mes deux jambes. Par chance, on m'épargne les escaliers. Très longs, par ailleurs. Mon infirmier s'arrête devant une porte et frappe. Nous attendons à peine deux secondes avant qu'on déclame un : « entrez ! »

Une fois dans la pièce, qui est en faite un petit bureau, je m'arrête comme à mon habitude sur le seuil. Pas de violet ici, seulement des meubles couleur bois. Assez accueillant. Puis je détaille l'inconnu : grand et maigre, musclé, il doit s'approcher de la trentaine, tout comme moi. Pas de violet. Un visage long, un nez fier et aquilin, une bouche maigre et des sourcils bien fournis. Mais surtout des cheveux bruns comme le jais et des yeux marrons presque noirs, insondables. Tout comme je le fais, il m'observe à la dérobée. Ces grandes pupilles qui me dévisage me mettent mal à l'aise, c'est comme si il pouvait tout savoir de moi, sonder mon âme. L'infirmier touche sa tête de trois doigts, le pouce rangé et l'auriculaire écarté. Le prince lui lance à peine un regard et balaie son signe d'un revers de la main.

-Bonjour. Êtes-vous bien installée ?

Je suis surprise, mais pas totalement, quand j'entends sa voix grave et pure, qui va bien avec quelques-unes de ses caractéristiques d'enfant et pas du tout avec d'autres. Je suis presque hypnotisée sous son regard. Je comprends mieux pourquoi il est le prince …

-Oui. Mais il y a une chose que je ne comprends pas, pourquoi m'avoir capturée si c'est pour se taper gentiment la causette après ?

Hypnotique ou pas, il n'a pas pu m’empêcher d'être désagréable.

-Sachez que j'ai d'autres plans que la causette. Et qu'ils vont certainement changer votre vie de princesse au château. Les robes ne sont pas de vigueur, ici.

Son visage se ferme à ces paroles.

-Et vous, sachez que je déteste la vie de princesse au château ainsi que les robes. J'aimerai d'ailleurs remercier celui qui a coupé la longue et m'a fait perdre mes chaussures. Et vie de princesse va aussi avec épouser un idiot.

Je boue intérieurement. Cet homme ne sait donc pas que j'échangerais sans hésiter sa vie et la mienne ?

-Oh. Alors, ainsi, nous avons un point commun. Ce prince est tout à fait détestable.

Un sourire ce dessine sur ses lèvres fines. Je suis surprise par la tournure que prend cette conversation, et je demande :

-Pourquoi le trouvait-vous détestable ?

Son sourire s'efface.

-Il y a certaines choses que vous ignorez, et que je ne vous apprendrez que plus tard.

Tous ces mystères commencent à m'agacé sérieusement. Une petite droite dans son joli nez … Perspective intéressante. Mais attendons encore un peu.

-Vous allez encore devoir attendre un peu, histoire d'être sûrs que nous pouvons vous faire confiance.

C'est trop. Le sang gicle sur sa chemise blanche et son pantalon noir. Posant la main sur son nez, il secoue la tête tout en me lorgnant d'une manière que je ne saurai définir.

-Je vais vous laisser le temps de vous calmer, dit-il en baissant la tête. J'ai entendu dire que vous pratiquez le violon.

Je hoche la tête, honteuse, et l'imite.

-Vous trouverez l'instrument et les partitions dans votre chambre. Ce soir, vous serez présentée à mon père, le roi.

Je le dévisage mais ne pose pas de questions. De toute façon, il ne m'éclairera pas. L'infirmier me fait signe de sortir de la pièce. Les jambes tremblantes, j'y arrive presque mais trébuche sur une latte de parquet et m'écrase comme une crêpe sur le sol. Le prince s'approche rapidement, inquiet.

-Vous allez bien ? Demande-t-il tout en s'agenouillant près de moi.

Il sent bon le savon, et j'inhale cette flagrance délicate sans même m'en cacher. Il a l'air de le remarquer mais sans aucun commentaire, il me tend sa main, douce contre la mienne.

-Mer-ci... Je balbutie difficilement, honteuse, et je remarque que ma main est toujours dans la sienne, et l'autre sur son torse. J'essaye de me retirer mais il me retient.

-Ravalez votre fierté pour que je puisse vous aider … Me murmure-t-il.

Mon cœur se met à battre plus vite et je fais un effort surhumain pour l'oublier. Je le regarde timidement, mais il a déjà tourné la tête.

-Je vous ramène.

Je suis sur le point de dire non, mais les yeux pétillants, il fait un petit signe de tête. Pas croyable … Je suis donc si prévisible ? Je passe mon bras autour de ses épaules et lui autour de mes hanches. Je sautille et arrive saine et sauve à ma chambre. Légèrement essoufflée, je pose ma tête au creux de son épaule. Il m'interroge des yeux, inquiet, et je lui répond d'une manière assez désagréable :

-ça va, ça va.

Son visage se décompose, et je me rends compte de ma gaffe. Je suis sur le point de m'excuser quand il m'arrête d'un signe. Essayant de rétablir les choses, je lui demande :

-Quel est votre nom ? Je suis persuadée que vous connaissez le miens, mais ce n'est pas mon cas.

-Brigand, Caitlin, et il me fait un clin d’œil.

Quelle ironie du sort … Puis il me laisse avec la demoiselle solitude, que je n'apprécie pas particulièrement. En fait, je ne suis pas tout à fait seule … Un violon et des partitions sont de bons compagnons, n'est-ce pas ? Je cherche dans le tas de feuille une chanson qui m'est connue, et trouve mon bonheur dans un morceau comp*** dont j'ai souvent chanté le refrain. Pas très facile à décrypter, cette histoire … Surtout quand on en a oublié une grande partie du rythme et que ce dernier n'est pas le domaine où vous excellez. Enfin, à peu près certaine de mon coup, je pose le violon au creux de mon épaule, l'archet à la main et regarde en direction de la chanson posée sur un pupitre noir. Hésitante, je massacre d'abord le tempo et un bon paquet de notes, mais au bout d'un certain temps le tout finit par rentrer. Le morceau commence lentement sur des accents de fin du monde discordants, puis petit à petit devient d'une légèreté incommensurable. Ma voix se même aux notes, puissante, pour raconter un amour défendu qui va peu à peu s'épanouir. Je prends mes aises et finis par recommencer à le jouer, longtemps, tant un sentiment de toute-puissance me prends. Les gestes de mon bras se font gracieux et agiles, féeriques, tout comme ma voix et j'en prends conscience. La beauté de cet accord me transporte, l'accord de ma propre voix et de mon jeu de doigt. Je n'ai pas vu le temps passer, je suis donc étonnée d'entendre des coups frappés à la porte si tôt. Enfin … Pas si tôt que ça, en faite. En effet, de la fenêtre je vois le soleil se coucher. Mais bon, ce n'est pas la première fois que je me perds ainsi dans la musique. Heureusement, j'ai pensé à me doucher juste avant et à enfiler la robe posée sur mon lit, rouge écarlate. Je me croirai presque dans une tenue de mariée avec ce bustier et les froufrous me recouvrant délicatement les pieds. La matière est douce contre ma peau, étonnement. Je trouve aussi un collier en or, qui fait oublier que mes épaules sont découvertes. Ils ne manquent vraiment pas de moyens. Avec mes yeux verts, mes cheveux flamboyants et les habits, j'ai vraiment fière allure. Petit problème : des talons aiguilles, eux aussi rouges, que j'ai bien du mal à portés. Me rappelant soudainement la personne ayant frappé, je me retourne, sur le point de crier « entrez ! », mais n'en est même pas l'occasion. Brigand se trouve là, sur le seuil.

-Depuis combien de temps m'observez-vous ainsi ?

-Depuis le début de cette chanson, répondit-il simplement, les yeux brillants.

Ce demi-silence m'exaspère. Alors, comme ça, je chante et joue si mal que cela ? Peut-être ses yeux veulent-ils dire le contraire ? J'aurai aimé lire son âme, savoir ce qu'il peut bien penser … Mais enfin, que penses-tu là, ma fille ? Perdrai-tu la tête ? Le prince ferme ma parenthèse intérieure en me disant :

-Venez, vous êtes attendu.

Il m'offre son bras, plus pour ma cheville que par galanterie.

-Pourquoi cette robe ? Ai-je demandé après un bref silence.

-Mon père pourrait croire que je vous traite mal. En général, les demoiselles telles que vous s'habillent de robes.

-Là, c'est de la pure torture. Il a bien raison de se faire du soucis, fis-je avec un air désapprobateur.

-Mais pourquoi donc ?

-Cette robe fait bien le double de mon poids. Croyez-en mon expérience, je porte en ce moment même la jupe pour ne pas qu'elle traîne. Et ces talons … Mon dieu, je manque m'écrouler à chaque fois.

Et, comme pour donner du poids à cette phrase, je trébuche et me rattrape de justesse. Il éclate de rire, un rire doux et franc.

-Je suis sûr que vous échangerez sans hésiter votre peau de femme contre celle d'un homme.

-Je ne vous le fait pas dire.

Je mime l'évanouissement, il sourit et fait signe de me rattraper.

-Vous me paraissez bien tranquille, remarque-t-il, l'air songeur.

-Pourquoi devrais-je m'inquiéter ? Je n'ai rien à perdre et tout à gagner.

Il me lance un regard interrogateur, mais ne dit plus rien.

-Avouez tout de même que je ressemble à un cupcake.

Il s'arrête, prend mes mains, et me dis, le plus sérieusement du monde :

-Vous êtes ravissante.

Je souris, étonnée. Il me fait tournoyer, et, cette fois-ci, je ne peut contenir mon hilarité.

-Comment va votre cheville ?

-Beaucoup mieux.

Et, pour le lui démontrer, j'exécute un petit saut. Il fait mine de l'examiner et déclare enfin, d'un ton expert :

-Oui, elle l'air. Ah, nous y voilà.

Nous entrons dans une salle à manger. Au-dessus d'une table absolument géante pend un lustre de taille magistrale, tout de cristal. Imposante et tape-à-l'oeil, la décoration s'approche ici de celle du palais. En bout de salle, et de table, un homme est plongé dans la lecture d'un énorme roman. En nous entendant, il relève gaiement la tête et clame :

-Ah, mon cher fils ! Tu ne me présentes pas notre invitée ?

-Caitlin, voici mon père. Père, voici Caitlin, obéit-il, sans émotion.

J'observe le roi, de carrure forte. Il a les cheveux blonds, à l'air gras, et des yeux bleus-gris. Il est accoutré d'un costume qui me paraît serré et révèle sa musculature étonnante pour son âge. En effet, j'ai l'impression qu'il s'approche de la soixantaine.

-Oh, mais moi aussi, j'oublie les bonnes manières !

A ces mots, il se lève et exécute un ***main, puis me propose une chaise. Je remercie d'un signe de tête et m'emmêle dans les différentes épaisseurs de ma robe. Je vois Brigand s'installer sans bruit en face de son père, puis baisser les yeux. Je suis intriguée par son comportement, plus aussi bravache que tout à l'heure.

-Alors ? On ne nous apportes pas les plats ? Ma belle-fille attend.

-Belle-fille ?

Il place sa main devant sa bouche et le prince s'affaisse.

-Belle-fille ? Je crie, cette fois.

-Caitlin, ce n'est pas ce que vous croyez.

-Je ne vous croyez pas hypocrite, dis-je en essayant de reprendre contenance. Mais les larmes coulent, et la honte s'immisce en moi. Je cours jusqu'à la chambre et m'affale sur le lit. Je pleure ainsi tout mon soûl. Cet homme m'a trahie, en un sens. Même sans le savoir, il a entaillé profondément mon cœur. Je me suis prise à l'aimer, lui et son caractère rafraîchissant. C'est cela, l'amour ? Je n'ai connu d'autres hommes que mon époux et ses disciples. Mais la seule chose que j'éprouve pour ces derniers est la haine. Oh, les yeux de Brigand … Ses bras, à la fois puissants et doux. Non, non et non ! Vils rêveries, la porte est derrière. Il ne m'a parlé de rien. Mon cœur le défend : il a peut-être une bonne raison ? Je me perds ainsi dans mes pensés sans vraiment en prendre conscience, et finis par m'endormir avec trois mots qui persistent à raisonner dans mon crâne, à la fois agaçants et grisants. Le lendemain, mes bonnes habitudes guident mon pas vers la salle de bains, et je repense à cette nuit mouvementée. Bilan ? J'ai certainement agi sans réfléchir, et je ferai mieux d'avoir une bonne discussion avec le prince, histoire de comprendre de quoi voulait parler son père. Une fois mon brin de toilette terminé, je frappe contre la porte de ma chambre, puis remarque avec surprise qu'elle est ouverte. Je me rends dans la salle à manger où, hier, j'ai vu une baie vitré donnant sur une vaste cour. En effet, je ne me suis pas trompée. La fenêtre est ouverte ; comme si on m'attendait. « Alors, Brigand va-t-il m'implorer ? », pensai-je, moqueuse. L'extérieur ressemble à un parc, tant il est grand. Toutes sortes de plantes bordent l'aller dallée ; cette dernière a l'air de mener à un lac ; l'eau brille sous le soleil. J'aperçois de loin ce qui me paraît être un homme qui est allongé dans l'herbe. Je le rejoins et m'installe à ses côtés. Évidemment, j'ai ici affaire à Brigand. Ce dernier regarde l'horizon, le visage et les yeux tristes.

-Je suis désolé, murmure-t-il.

Il me fait tant pitié, ainsi, que je crois bon de rester neutre.

-Pourquoi ?

-Je ne vous ai pas tout dit, répond-il, amer.

-Quel était – est votre plan, à mon propos ?

-Eh bien, je ne vous ai pas choisie par hasard. Je vise le roi de France ; votre époux. J'espérais le faire chanter en le menaçant ; vous étant l'objet de ce chantage. D'après mon père, vous êtes très convoitée, mais pas u***ment pour votre beauté, ajouta-t-il, malicieux.

-Me direz-vous un jour quel rôle je jouerai réellement ?

Il hoche simplement la tête, puis me regarde droit dans les yeux en me demandant :

-Me pardonnez-vous ?

-Bien entendu.

Puis je rajoute plus bas en baissant les yeux :

-Je vous aime.

Tendrement, il me relève le menton et me caresse la joue. Dans ses yeux se reflètent les mêmes mots, mais je ne peux m'empêcher de questionner :

-Cela fait-il parti de votre plan ?

-Non ! S'écrit-il, vexé.

-Je me devais de savoir.

-Oui, je comprends, finit-il par murmurer.

Il s'approche de moi irrésistiblement, et je fais de même, attirée par cet homme. Doucement, il approche mon visage du sien et nous fermons les yeux. S'ensuit un *** long et doux.

-Caitlin...

Je le dévisage. Il donne tant de sens à mon nom, en le prononçant ainsi ; plein d'amour, de promesses et rêveries. Brigand touche chaque parcelle de mon visage, comme s'il voulait le connaître par cœur. Je pose mes mains sur les siennes, chaudes. Enfin, il se retire à contre-cœur.

-Les affaires n'attendent pas, déclara-t-il, un rien triste. Nous nous verrons certainement ce soir.

A ces paroles, il se ragaillardit, pensant déjà à nos retrouvailles. Je ne me alise pas de cette attente : j'ai grand besoin de m'être de l'ordre à mes pensés. A peine ai-je regagné ma chambre que le roi me convie à me joindre à lui. Je descends, incertaine, et le retrouve dans le salon, Brigand toujours en tête. Il est en discussion avec un grand brun, qui a l'air découragé. En m'apercevant, il s'exclame, jovial :

-Ah, ma chère, vous voilà ! J'ai été bien maladroit, hier, veuillez m'en excuser.

Sans me laisser le temps d'en placer une, il poursuit :

-Vous devez vous ennuyer, j'imagine ? J'ai pensé bon de vous inviter à une petite croisière. Enfin, Brigand vous expliquera tout ça en détail … Ma journée est bien chargée !

Et à ces mots, un autre homme entra dans la pièce, tandis que l'autre sortit. Je me rends dans la cour et m'allonge dans l'herbe, encore sous le choc. Ce roi est bien étrange... Mais surtout, c'est une véritable moulin à paroles ! Je me perds dans toutes ces in ations, n'ayant pas le temps d'y faire du trie. Et puis, comment ça, une croisière ? Ah, j'espère que Brigand pourra m'éclairer. Le soleil effleure ma peau de ses chauds rayons, et je finis par m'abandonner à cette agréable caresse, essayant de ne plus penser à rien. Bien entendu, ce *** n'a de cesse de me revenir en tête, et mon cœur est à la fois lourd et léger en y pensant. Lourd, car le prince me manque déjà. Et pourtant, cela fait à peine une heure que nous nous sommes quittés. Léger, car il a mit tant de douceur dans ce seul acte … Rêveuse, je commence à chanter, simplement heureuse, et finis par m'endormir.

 

Plus tard, je suis réveillée par une douce voix qui murmure mon prénom. J'ouvre difficilement les yeux, mais quand je vois que c'est Brigand, je suis complètement revigorée. Je remarque qu'il fait nuit : j'ai dormi si longtemps ? Je porte toute mon attention au prince, qui de son côté me fixe, mal à l'aise.

-Qui a-t-il ? Je lui demande.

-Après ce qui c'est passé … Je ne sais pas trop si … si …

-Qu'avez-vous cru ? Que j'allais vous repousser ? L'interrompis-je, contrite.

-Excusez-moi, disons que …

Je pose un doigt sur ses lèvres timidement, lui signifiant que les mots ne sont pas nécessaire.

-Vous m'avez manqué, déclare-t-il sincèrement.

-Nous nous sommes quittés il y a peine quelques heures, lui dis-je en haussant un sourcil. Seriez-vous fou ?

-Oui, fou d'amour pour vous ... murmure-t-il à mon oreille.

A ces mots, il se penche pour effleurer mes lèvres. Mon cœur bat la chamade et je me retiens de fondre sur lui à grande peine. J'essaye de reprendre mon sérieux et l'héritier lance :

-Je vous déconcerte à ce point ?

Je souris et lui raconte mon entretien avec son père.

-Ah, oui. J'espérais qu'il ne vous y convierait pas …

Ses traits se sont fait soucieux, et je darde sur lui un regard interrogateur.

-Disons qu'il a des amis spéciaux.

-Vous m'effrayez, admis-je, déconcertée.

-Oh, rien de bien grave. Et puis, je serai là …

-Ah, voilà qui est intéressant ! Fis-je dans un éclat de rire.

Puis il m'étreint avec force, et, surprise, je lui demande :

-Vous allez bien ?

-Je voudrai vous offrir monts et merveilles, mais vous n'aurez certainement qu'un environnement instable.

Sa voix s'est brisée sur ces mots. Il finit par continuer, difficilement, ses yeux rivés aux miens :

-Pour l'instant je veux apprendre à vous connaître et vous laissez choisir en toute connaissance de cause.

-Vous m'embrouillez, Brigand.

-Vous comprendrez.

Il n'a toujours pas relâché son étreinte et murmure à mon oreille ces paroles.

Je soupire, inquiète mais apaisée par ce contact. Nous restons ainsi longuement, à nous regarder dans les yeux, à nous chuchoter des mots doux. Puis, soudain conscient du temps qui a rapidement défilé, le prince me demande de regagner ma chambre. J'obéis, non sans avoir auparavant quémandé un ***, plus doux que les précédents.

-Dormez bien, ma douce ...

 

 

 

 

 

 

 


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